Les sénateurs pas convaincus par les quotas en faveur du bio dans les cantines
Malgré quatre heures de débat le 9 mars dernier, les sénateurs n’ont pas pu achever l’examen de la proposition de loi visant à favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation. En cause, les nombreuses résistances à l’une des mesures du texte qui inscrit l’obligation pour les cantines scolaires de recourir à 40 % de produits issus des circuits courts et à 20 % de produits en provenance de l’agriculture biologique.
Parmi les objections soulevées, l’absence de dispositif au sein du Code des marchés publics permettant de favoriser les circuits courts et le bio. Le sénateur Jean-Claude Lenoir a ainsi réclamé au ministre de l’Agriculture « une feuille de route très pédagogique » permettant aux acheteurs publics de comprendre comment « favoriser les circuits courts sans déroger au Code des marchés publics ».
L’argument financier a par ailleurs été évoqué à plusieurs reprises. Pour Michel le Scouarnec, « il est difficile de croire que, en l’absence de moyens financiers et humains, les collectivités publiques et les agriculteurs s’inscriront […] dans les démarches visant à favoriser les productions de proximité. Car rejoindre ces démarches a un coût ! » Les sénateurs ont également pointé du doigt le risque pour certaines régions ou départements, dont la production locale est insuffisante, de se tourner vers des produits étrangers. Henri Tandonnet estime qu’il est « difficile d’imposer 20 % de produits issus de l’agriculture biologique quand celle-ci ne représente que 5 % à 6 % de la production dans certains départements ». « Faute de pouvoir s’appuyer sur une manne locale suffisante, les collectivités locales seront alors contraintes d’importer », ajoute Henri Tandonnet.
La discussion du texte a été suspendue et devrait se poursuivre prochainement. Mais à l’heure actuelle, aucune date n’a encore été fixée pour la reprise des travaux sur cette proposition de loi.
Source :