Impact des modifications fiscales en cours d’exécution d’un marché
Au 1er janvier 2014, le taux normal de TVA passera à 20 %. Le taux intermédiaire, qui concerne notamment la restauration, la vente de plats préparés, les transports et les travaux de rénovation dans les logements, sera relevé de 7 % à 10 %. Le taux applicable en Corse passera de 8 % à 10 %. Enfin, le taux réduit auquel sont soumis les produits considérés comme de première nécessité (produits alimentaires et énergétiques), sera abaissé de 5,5 % à 5 %. La loi fiscale étant d’ordre public, toute nouvelle disposition s'applique aux marchés en cours d’exécution. C’est pourquoi dans leur très grande majorité, les marchés ne contiennent aucune stipulation relative à l’éventualité d’une modification de la législation fiscale.  
L’acheteur public, consommateur final, est le redevable légal de la taxe sur la valeur ajoutée. C’est donc à lui d’en assumer la hausse en cours de marché. Pourtant, les acheteurs ne le savent pas toujours, mais le contrat peut en disposer autrement. De plus, les nouvelles impositions ne sont pas nécessairement à la charge de l’acheteur, comme certaines éco-contributions. Nous étudierons dans un premier temps les cas où la charge fiscale pèse sur le titulaire du marché (I), puis les cas où elle pèse sur l’acheteur, et comment le contrat peut prévoir le transfert de la charge fiscale sur le titulaire du marché (II).
I. L’imposition à la charge du titulaire du marché
II. L’imposition à la charge du pouvoir adjudicateur
Comme l’indiquait la fiche « Introduction d’une nouvelle taxe ou modification de son taux en cours d’exécution du marché » de la direction des Affaires juridiques (DAJ) de Bercy, « l’éventuelle augmentation d’une telle taxe ou la création d’une taxe dont la loi rend le consommateur final redevable doit donc être mise à la charge de ce dernier ».
C’est d’ailleurs pourquoi l’État a mis en place le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA). Celui-ci permet aux collectivités territoriales d’être remboursées de celle-ci pour une partie de leurs dépenses d’investissement.
En l’absence de dispositions contractuelles sur l’augmentation des taxes en cours d’exécution du marché, la jurisprudence du Conseil d’État se fondant sur les stipulations du marché qui spécifient un prix du marché toutes taxes comprises sans mention du prix hors taxes, a considéré que le titulaire ne peut répercuter les modifications fiscales en cours d’exécution du contrat. Si, la plupart du temps, le prix est indiqué hors taxes et toutes taxes comprises, cela ne peut être interprété comme une volonté de l’acheteur public de mettre à la charge du titulaire les taxes dont il est lui-même redevable. Néanmoins cela reste possible, comme l’indiquait la DAJ : « L’augmentation de la charge fiscale ou l’apparition d’une nouvelle charge fiscale, pesant en principe sur l’acheteur public, peut ainsi être mise à la charge du titulaire par une clause explicite du marché. Cette clause sera sans incidence sur l’identité du redevable légal – l’acheteur public – contre qui l’administration fiscale pourra se retourner en cas d’absence de paiement. »
Sources :