Concilier délai raisonnable et commande publique

sablier

Par Alexis Deprau

Publié le

Même si le droit de la commande publique est synonyme de formalisme, la multiplicité des contextes démontre que dans la pratique, il n’y a pas forcément de règle en matière de délai raisonnable strictement défini, raison pour laquelle l’intervention du juge est bienvenue.

En droit administratif, le célèbre arrêt d’assemblée Czabaj du 13 juillet 2016 (n° 387763) est venu préciser que lorsqu'une décision administrative individuelle ne mentionne pas les voies et délais de recours (rendant dès lors lesdits délais inopposables au titre du Code de justice administrative – CJA), un « délai raisonnable » de recours, d'un an en règle générale, pourra s’appliquer des raisons de sécurité juridique. Si le principe posé par l'arrêt Czabaj a pu être décliné pour d’autres sujets, il n’est pas inenvisageable de l’appliquer en matière de contentieux des contrats administratifs, notamment pour les actions en contestation de validité des contrats administratifs engagées par les tiers. Hors contentieux, ce délai raisonnable pourrait aussi s’apercevoir en matière de marchés passés selon une procédure adaptée (MAPA).

I/ Un délai raisonnable aperçu dans le contentieux de la commande publique À titre liminaire, l'arrêt du Conseil d'État du 4 avril 2014, dit Tarn-et-Garonne (n°358994) ouvre à tous les tiers la possibilité de faire un recours en contestation de validité directement contre un contrat administratif. Toutefois, ce recours Tarn-et-Garonne ne pouvait qu'être encadré dans le temps. Plus précisément, il « doit être exercé, y compris si le contrat contesté est relatif à des travaux publics, dans un délai de deux mois à compter de l'accomplissement des mesures de publicité appropriées, notamment au…
Pour lire la suite du contenu, testez gratuitement pendant 15 jours
Déjà abonné ?
Pour acceder à ces contenus, merci de vous connecter.